dimanche 7 février 2016

Homelie messe ouverture porte jubilaire Villecresnes


NOTRE DAME DE L’ASSOMPTION – VILLECRESNES
Ouverture de la Porte Sainte

Dimanche 24.01.2016

HOMÉLIE DE MONSEIGNEUR MICHEL SANTIER



Lectures liturgiques : Ne 8 1-4, 5-6, 8-10 ; 1 Cor 12,4-11 ; Luc 1,1-4 ; 4,14-21.

Au début de cette célébration, nous avons tous franchi la Porte, la Porte de la Miséricorde.

Cette Porte symbolise que les bras de Dieu sont toujours grands ouverts pour nous accueillir et que personne ne peut être exclu de son amour.

Dans l’Évangile, nous avons entendu Jésus annoncer une année de grâce, une année favorable accordée par le Seigneur.

Ce temps favorable, c’est la présence de Jésus au milieu des hommes par l’annonce de la Bonne Nouvelle, ses gestes de guérison envers les malades, ses gestes de consolation envers ceux qui souffrent, ses gestes de bonté envers les pécheurs.

Le pape François a voulu ce jubilé, cette année sainte :

J’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. (n°3).

Ce jubilé, pour votre paroisse, ses différentes communautés du plateau briard et de la vallée du Réveillon, peut être un temps favorable pour que le témoignage de votre foi soit plus fort et plus rayonnant.

Le visage de la miséricorde du Père est Jésus lui-même. Baptisé par Jean-Baptiste dans le Jourdain, l’Esprit Saint descend sur lui et il entend la voix du Père :

Tu es mon Fils. Aujourd’hui, je t’ai engendré.

Cet engendrement, cette nouvelle naissance s’applique à la mission de Jésus. Par l’Esprit il est poussé au désert ; puis, dans la puissance du même Esprit, il revient en Galilée où il prêche dans la synagogue. Selon la coutume, il est invité à lire sur le rouleau la Parole de Dieu et à proclamer cette Parole de Dieu comme Néhémie lui-même l’a fait. Il proclame un passage du prophète Isaïe :

L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération.

Ce qui est nouveau et étonnant c’est ce qu’il ajoute en conclusion :

Aujourd’hui, cette Écriture s’accomplit à vos oreilles.

Jésus se présente devant ses compatriotes de Nazareth comme celui qui a reçu l’onction de l’Esprit réservée habituellement aux rois, aux prêtres et aux prophètes.

Jésus a reçu cette onction lors de son baptême où il a fait l’expérience de la tendresse du Père à son égard, dans son humanité. Au moment où il est envahi par cette onction, il est saisi de bonté, de compassion, de miséricorde envers les plus pauvres et il se sent envoyé vers eux pour leur apporter la Bonne Nouvelle, la consolation.

Aujourd’hui, cette Parole s’accomplit à vos oreilles. Ce qui s’est passé pour Jésus au moment de son baptême, s’est passé pour nous à notre baptême et s’accomplit pour nous, aujourd’hui.

L’Esprit repose sur nous, peuple de Dieu ; il nous consacre par l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Le pape François, dans sa lettre ‘’La Joie de l’Évangile’’ nous révèle que nous sommes tous des ‘’disciples-missionnaires’’, que tous comme membres du corps du Christ nous avons reçu des dons pour le bien du corps entier qu’est l’Église et aussi, comme le dit encore le pape François dans ‘’Laudato si’’, pour la ‘’maison commune, la société’’.

Les évènements récents et douloureux pourraient nous conduire au repli et à la peur ; le pape François nous dit au contraire de sortir, d’aller au-devant de ceux qui, dans nos villes, nos villages, risquent de s’enfoncer dans la solitude et peu à peu se désocialiser.

Dans l’Évangile, Jésus accueillait les malades et allait au-devant des pécheurs parce qu’ils ne se sentaient pas dignes de venir à sa rencontre. Lorsque la rencontre se produit par une parole, un geste de guérison, un geste de bonté, leur cœur s’ouvre et ils accueillent en eux la présence de Jésus Christ qui transforme leur vie.

Le pape François, en cette année jubilaire de la Miséricorde nous invite à poser des regards de bienveillance sur ceux qui nous entourent, des gestes de bonté et de miséricorde envers ceux qui souffrent, s’isolent et ne se croient pas dignes d’être aimés, d’être aimés de Dieu.

Nous pouvons demander dans la prière que le Seigneur nous fasse voir, nous révèle les gestes de miséricorde que nous pourrions poser envers nos frères comme cela s’exprime dans la prière eucharistique des grands rassemblements : ‘’Donne-nous les paroles et les gestes qui conviennent lorsque nous nous trouvons en face de frères et sœurs désemparés’’.

Comme évêque je suis préoccupé de l’annonce de l’Évangile dans cette vallée du Réveillon. Les habitants, pour un grand nombre, ont des origines chrétiennes et catholiques ; pour différentes raisons ils se sont éloignés de la vie habituelle de l’Église mais gardent dans leur cœur une faim, une soif du vrai visage de Dieu ; non pas d’un Dieu qui justifierait la violence, mais d’un Dieu d’amour, de bonté, qui a pris le visage d’un enfant qui, bien qu’innocent, a été condamné à mort, a offert sa vie par amour pour tous les hommes et pour nous. Qui pourrait avoir peur de ce Dieu là ?

Votre Église possède un trésor, une magnifique statue de Notre Dame qui a été restaurée mais personne ne peut la voir, voir son beau sourire qui reflète la bonté de Dieu. Je désirerais que cette statue puisse être accessible à ceux qui entrent dans cette église, qu’on y vienne en pèlerinage afin que tous ceux en entrant puissent être saisis par cette beauté et devenir ainsi meilleurs, emplis de la bonté de Dieu et la rayonner auprès des autres car, comme le dit le pape François, ‘’l’Église n’évangélise pas par prosélytisme mais par attraction’’.

Chers chrétiens de la vallée du Réveillon, en cette année de la miséricorde, soyez en communauté le visage de la miséricorde de Dieu, le sourire de Marie pour attirer au Seigneur tous ceux qui n’ont plus d’espérance, ceux qui sont en attente.




Évêque de Créteil


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