mercredi 1 décembre 2021

Méditation: 1er Dimanche de l'Avent (année C)

 Méditation à propos de:  Evangile selon Saint Luc (21, 25-28.34-36)


L’hiver et là avec toutes ses nuits. Nuits du monde et du cœur qui nous engourdissent et désespèrent. Nuit de notre Église « qui défigure la Bonne Nouvelle qu’elle devrait et aimerait pourtant annoncer ! ».
       Pouvons-nous croire au jour où le soleil brillera pour tous, où l’amour et la justice habiteront cette terre ? En ces jours-là, Dieu accomplira sa promesse de Paix. Le monde sera sauvé et vivra de la grâce de Dieu.
        Saint Luc nous fait entrer dans un monde apocalyptique et commencer notre Avent par un tel évangile peut faire peur.
En ce temps-là, il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, les nations seront affolées par le fracas de la mer, les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde.
 Les puissances des cieux seront ébranlées. Quel Évangile terrifiant ! C’est plutôt du genre à vous donner la chair de poule !
      Pourtant, aujourd’hui, la terre gronde toujours : des hommes, des femmes des enfants meurent de faim, comme à Madagascar à cause d’une sécheresse qui sévit depuis plusieurs années.
       D’autres subissent les conflits dans leur pays, les violences, les déchirements et cette misère qui les poussent sur les routes de l’exil, à la recherche d’un avenir meilleur.
          Et quelle déception : ils sont renvoyés ou tombent dans les mains de passeurs qui les dépouillent du peu qu’ils ont !
Les contemporains de Jésus, eux, ne se trompaient pas, comme nous pouvons le faire, sur le sens de ces discours aux accents d’Apocalypse.
Les hommes de la première Alliance savaient bien que c’était un langage codé qui signifiait simplement : un jour, le monde créé tel qu’il est, s’achèvera. Il laissera place à un nouveau monde, une nouvelle création.
      Ce Dieu qui vient dans la nuée veut faire une remise à neuf, balayer tout et recommencer à zéro.
Mais surtout, en ce temps de Noël, Dieu vient donner au monde l’Enfant de la promesse.
Un Enfant au visage pur qui respire l’innocence. Un Enfant qui vient rendre l’espérance, l’espérance de la paix. Il vient pour donner au monde un amour de plus en plus débordant.
Aujourd’hui, n’ayons pas peur de l’avenir : nous savons que cet avenir est entre les mains de Dieu.
Pour nous, l’Enfant de Noël a le visage du Ressuscité.
Ce Fils de l’homme qui revient dans la nuée est le Christ ressuscité.
Il vient redire au cœur angoissé de chacun que seul l’amour sera vainqueur, que seule la foi en sa Résurrection peut sauver le monde.
Il nous dit de ne pas avoir peur. Il invite l’Église à se tenir debout, fidèle.
Le visage de l’Enfant de Noël est le visage du Christ, lui qui a porté sur lui la souffrance et la mort. Ce temps d’Avent qui nous mène vers Noël, nous donne déjà le goût de Pâques.
En ce temps d’Avent, Jésus le Christ, le Fils de l’homme, vient nous rejoindre sur nos chemins, il vient nous proposer de vivre selon l’amour du Père.
 
L’étoile du Berger nous guide et nous rassure. Elle nous mène vers Celui qui doit juger le monde. Cette étoile nous illumine, nous tient éveillés. Car nul ne sait quand il viendra.
Le sens du monde, sa fin, c’est découvrir que le Ressuscité vient, dans notre attente, donner la vie.
Ce don de la vie ne peut être détruit et les forces de mort qui nous rongent sont anéanties par le Vivant qui nous appelle à  vivre !
Alors, n’ayez plus peur. « Redressez-vous, relevez la tête. »
Mais comment entendre la graine qui pousse quand les cris de guerre et de haine nous font croire que tout agonise ?
Comment percevoir les infimes battements du cœur d’un bébé dans le sein maternel quand la fureur du monde nous rend sourds ?
Il faut retrouver le silence du veilleur pour rester avec tendresse à l’écoute de la vie et des vivants, murmure discret dans la nuit.
Dieu frappe à notre porte et attend. Il espère des veilleurs. Et il veille comme le père de l’enfant prodigue. 
C’est même parce que Dieu veille sur nous, comme sur des enfants malades ou perdus, que nous pouvons tenir éveillés !
Ce conseil nous rappelle l’attitude des bergers le jour de la naissance de Jésus. Cette nuit-là, ils veillaient.
Veilleurs, ne nous laissons pas emporter par des annonces catastrophiques. Veilleurs, ne se résignons pas à la nuit, attendons l’aurore. Veilleurs ne nous endormons pas lorsque l’enfant paraît.
Mais pour vivre, notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui veillent activement :
      à regarder l’autre comme un frère,
      à nourrir ceux qui n’ont pas de quoi manger,
      à construire un monde de concorde et de paix,
      à dire Dieu comme un demain à vivre.
 
« Heureux celui qui veille ! »
 
Beau temps de l’Avent à chacune, chacun.
 
Regardez ! Dieu vient !
 

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