Méditation à propos de: Evangile selon Saint Luc (21, 25-28.34-36)
L’hiver
et là avec toutes ses nuits. Nuits du monde et du cœur qui nous
engourdissent et désespèrent. Nuit de notre Église « qui défigure la Bonne Nouvelle qu’elle devrait et aimerait pourtant
annoncer ! ».
Pouvons-nous
croire au jour où le soleil brillera pour tous, où l’amour et la justice
habiteront cette terre ? En ces jours-là, Dieu accomplira sa promesse de
Paix. Le monde sera sauvé et vivra de la grâce de Dieu.
Saint
Luc nous fait entrer dans un monde apocalyptique et commencer notre Avent par
un tel évangile peut faire peur.
En
ce temps-là, il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, les
nations seront affolées par le fracas de la mer, les hommes mourront de peur
dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde.
Les puissances des cieux seront ébranlées.
Quel Évangile terrifiant ! C’est plutôt du genre à vous donner la chair de
poule !
Pourtant,
aujourd’hui, la terre gronde toujours : des hommes, des femmes des enfants
meurent de faim, comme à Madagascar à cause d’une sécheresse qui sévit depuis
plusieurs années.
D’autres
subissent les conflits dans leur pays, les violences, les déchirements et cette
misère qui les poussent sur les routes de l’exil, à la recherche d’un avenir meilleur.
Et
quelle déception : ils sont renvoyés ou tombent dans les mains de passeurs
qui les dépouillent du peu qu’ils ont !
Les
contemporains de Jésus, eux, ne se trompaient pas, comme nous pouvons le faire,
sur le sens de ces discours aux accents d’Apocalypse.
Les
hommes de la première Alliance savaient bien que c’était un langage codé
qui signifiait simplement : un jour, le monde créé tel qu’il est,
s’achèvera. Il laissera place à un nouveau monde, une nouvelle création.
Ce
Dieu qui vient dans la nuée veut faire une remise à neuf, balayer tout et
recommencer à zéro.
Mais surtout, en ce temps de Noël,
Dieu vient donner au monde l’Enfant de la promesse.
Un Enfant au visage pur qui
respire l’innocence. Un Enfant qui vient rendre l’espérance, l’espérance de la
paix. Il vient pour donner au monde un amour de plus en plus débordant.
Aujourd’hui, n’ayons pas peur de
l’avenir : nous savons que cet avenir est entre les mains de Dieu.
Pour
nous, l’Enfant de Noël a le visage du Ressuscité.
Ce
Fils de l’homme qui revient dans la nuée est le Christ ressuscité.
Il vient redire au cœur angoissé
de chacun que seul l’amour sera vainqueur, que seule la foi en sa Résurrection
peut sauver le monde.
Il nous dit de ne pas avoir peur.
Il invite l’Église à se tenir debout, fidèle.
Le
visage de l’Enfant de Noël est le visage du Christ, lui qui a porté sur lui la
souffrance et la mort. Ce temps d’Avent qui nous mène vers Noël, nous donne
déjà le goût de Pâques.
En
ce temps d’Avent, Jésus le Christ, le Fils de l’homme, vient nous rejoindre sur
nos chemins, il vient nous proposer de vivre selon l’amour du Père.
L’étoile
du Berger nous guide et nous rassure. Elle nous mène vers Celui qui doit juger
le monde. Cette étoile nous illumine, nous tient éveillés. Car nul ne sait
quand il viendra.
Le
sens du monde, sa fin, c’est découvrir que le Ressuscité vient, dans notre
attente, donner la vie.
Ce
don de la vie ne peut être détruit et les forces de mort qui nous rongent sont
anéanties par le Vivant qui nous appelle à
vivre !
Alors,
n’ayez plus peur. « Redressez-vous,
relevez la tête. »
Mais
comment entendre la graine qui pousse quand les cris de guerre et de haine nous
font croire que tout agonise ?
Comment
percevoir les infimes battements du cœur d’un bébé dans le sein maternel quand
la fureur du monde nous rend sourds ?
Il
faut retrouver le silence du veilleur pour rester avec tendresse à l’écoute de
la vie et des vivants, murmure discret dans la nuit.
Dieu
frappe à notre porte et attend. Il espère des veilleurs. Et il veille comme le
père de l’enfant prodigue.
C’est
même parce que Dieu veille sur nous, comme sur des enfants malades ou perdus,
que nous pouvons tenir éveillés !
Ce
conseil nous rappelle l’attitude des bergers le jour de la naissance de Jésus.
Cette nuit-là, ils veillaient.
Veilleurs,
ne nous laissons pas emporter par des annonces catastrophiques. Veilleurs, ne
se résignons pas à la nuit, attendons l’aurore. Veilleurs ne nous endormons pas
lorsque l’enfant paraît.
Mais
pour vivre, notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui veillent
activement :
à
regarder l’autre comme un frère,
à
nourrir ceux qui n’ont pas de quoi manger,
à
construire un monde de concorde et de paix,
à
dire Dieu comme un demain à vivre.
« Heureux
celui qui veille ! »
Beau
temps de l’Avent à chacune, chacun.
Regardez !
Dieu vient !
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